Lyon, 6 février 2011. – La semaine dernière à Lyon, tournage sur la place Carnot près de la Gare Perrache en prévision d’une autre capsule «Lieux et monuments». En venant à Lyon, je pensais plutôt tourner à la gare Saint-Paul que j’avais vue il y a une dizaine d’année lors d’un court séjour dans cette ville. J’avais le souvenir d’un lieu délabré et abandonné, survivance d’une époque révolue, qui en conséquence semblait convenir à mon projet. Je suis allé me promener de ce côté mardi dernier et j’ai été déçu. Ou bien j’étais trompé par une mémoire défaillante, ou bien le lieu avait changé. Bref je trouvais quelque chose d’assez ordinaire sans le potentiel évocateur que je recherche. J’ai même pensé que ce n’était pas la bonne gare et j’ai arpenté en vain les rues du vieux Lyon en descendant jusqu’à Perrache à la recherche de cette image du passé. C’est ainsi que je suis arrivé par hasard sur la place Carnot.
Lyon, 3 février 2011.
Aujourd’hui, visite du Musée des Beaux-Arts de Lyon, visite décidée surtout pour voir les grandes fresques de Puvis de Chavannes dont j’ignorais qu’il était un peintre lyonnais. Mais finalement, j’ai visité le musée au complet, et c’est avec une réelle émotion que je suis allé des antiquités égyptiennes jusqu’aux Éuvres du 20ième siècle, avec devant les yeux un condensé du parcours iconographique de l’humanité. On trouve la possibilité d’un tel parcours dans nombre de musées en Europe, qui n’est pas vraiment possible à Montréal étant donné la pauvreté de nos musées.
«49 Flies» – 2
Début de l’année 2011, c’est le temps de faire un peu le point. Au cours des derniers mois de 2010, mon travail a pris une tournure un peu inattendue en ce sens que le projet «49 Flies» s’est mis à occuper une place de plus en plus importante. Initialement, le projet de performance a été le résultat d’un événement tout à fait fortuit, du fait que Claude Beaugrand m’a donné ces enregistrements de mouches emprisonnées entre les deux vitres d’une fenêtre double. Autrement, je ne crois pas que l’idée me serait venue de travailler sur les «mouches». Les choses sont allées plus loin suite à l’intérêt exprimé par le Vidéographe pour une nouvelle performance destinée à être vidéostreamée dans le but de faire la promotion de mes films.
BanjaLuka
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Aujourd’hui je quitte Banja Luka pour Berlin. C’est un petit festival, jeune, avec peu de ressources (c’est un coin de l’Europe qui n’est pas particulièrement riche), mais comme souvent dans ces cas là, la bonne volonté et la gentillesse dominent, ce qui est inestimable. Les rapports avec les collègues du jury ont été harmonieux et amicaux. Bien qu’il ait fait plutôt mauvais temps, ce fut une semaine très agréable. Merci à Goran, Dagrana et tous les autres !
50 Mouches/49 Flies
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C’est une nouvelle pièce en développement. Elle a un double point de départ.
Premièrement, cela se situe dans la continuité de travaux d’ateliers et de performances, intitulés «Exercices d’animation», que j’ai commencés en 2009 (qui ont fait l’objet de plusieurs présentations publiques et ont donné le film «Triptyque»). Ce nouveau travail conserve le même réglage de mon logiciel de performance et permet le même style d’improvisation duquel résulte une approche non linéaire de l’animation. La performance est basée sur une structure de courts cycles imbriqués les uns dans les autres, au sein desquels des images sont enregistrées pour un court instant et sont rapidement effacées pour être constamment remplacées par de nouveaux dessins. Ces dessins sont faits davantage en fonction du processus combinatoire en cours qu’en fonction d’un quelconque développement linéaire, comme c’est habituellement le cas en animation. Trois boucles de longueurs différentes sont superposées et chacune d’elles est altérée par des changements de vitesse, de dimension, de direction des mouvements animés ainsi que d’ordre des images, le tout étant manipulé en temps réel parallèlement à la création des images. Il en résulte une expérience du «temps» très particulière, à la fois statique et vertigineuse.
Praha-Florenc – 2
Je ne sais pas si un jour je me déciderai de faire un film dans lequel il n’y ait pas au moins quelques petites interventions animées sur les images de prise de vues réelles, mais dans le cas de Praha-Florenc, je n’ai pas pu résister. J’imagine qu’à un certain niveau c’est pour moi une question d’identité. Ce qui ne veut pas dire que Praha-Florenc se qualifiera comme «film d’animation» dans les festivals spécialisés. Rien de moins sûr.
Les interventions sont assez circonscrites à certaines sections bien précises du film mais elles jouent un rôle assez important au moment du climax du film en ce sens qu’elles ont permis de faire émerger «le sens» du film de façon un peu plus nette. Pour la première fois, j’ai travaillé de façon complètement numérique en utilisant une tablette Cintiq qui m’a permis de contourner la difficulté que j’avais à dessiner sans voir le dessin en cours et ma main du même regard. Devoir regarder le dessin sur l’écran d’ordinateur sans voir ma main (comme cela se produit avec une tablette Wacom normale) brisais ma coordination et me mettais dans une situation que je trouvais trop abstraite. L’expérience a été concluante et je vais poursuivre un nouveau travail avec les mêmes outils.
Praha-Florenc – 1
Praha Florenc, première phase.
Le 21 juin j’ai commencé à travailler sur mon nouveau film «Praha-Florenc», qui sera donc le premier d’une série de films sur des lieux à travers le monde et qui mènera peut-être à un long métrage regroupant une dizaine de telles capsules faites à partir de tournages dans différentes parties du monde. É date je dispose, outre le tournage fait à Prague en mai dernier, de trois autres éléments, un tournage fait le 16 novembre 2003 au temple Senjo Ji, dans le quartier Asakusa à Tokyo, un tournage fait à Faro au Portugal, entre le7 et le 9 décembre 2005, du passage de chemin de fer à niveau qui barre l’entrée du port, et finalement, un tournage d’une cour d’école à Buenos Aires, vue en plongée à partir de ma chambre d’hôtel , fait le 9 avril 2008. Tous ces éléments sont pour l’instant restés intouchés car je ne savais pas encore tout à fait de quelle façon les aborder. Sauf pour le tournage de Tokyo qui s’est produit de façon assez inattendue et qui est en mouvement (une sorte de promenade à travers le temple et le marché attenant), tous ces tournages sont des cadrages fixes.
mars-juin 2010
Il y a longtemps que je n’ai pas écrit ici. Je fais donc brièvement de point sur les presque quatre mois qui se sont écoulés depuis la dernière entrée.
Il faut dire que la période a été marquée par une grande indécision quant à ce à quoi je devrais consacrer mes énergies, plus particulièrement quel film je devrais faire. É ne pas me décider ainsi, j’ai raté les échéances pour les demandes de bourse de production au Conseil des arts et au Conseil des arts et des lettres du Québec. J’ai ainsi repoussé à plus tard l’idée de faire un film avec les images tournées à Mingan l’été dernier (ce qui aurait permis de donner une sorte de suite à Herqueville dans la perspective d’une éventuelle trilogie sur les rapports paysage et soif d’énergie). J’ai également hésité quant à la possibilité de travailler à partir des images que j’ai tournées au Japon, à Faro (Portugal) et à Buenos Aires (sur le thème des «lieux» qui reste toujours une piste ouverte pour moi). Pourtant je n’ai pas d’engagement pour des performances avant le mois d’octobre prochain, ce qui me donne une période de temps continue pour me concentrer sur un nouveau film et ainsi avoir quelque chose de prêt pour le Festival du nouveau cinéma. Mais j’ai laissé le temps filer. Le fait est, et peut-être est-ce une question d’âge, que je sens la nécessité de m’engager dans quelque chose qui m’apparaisse suffisamment «important». Comment juger de cela ?
Spectacle de Chloé Sainte-Marie-2
Je n’arrive pas à m’écarter de l’esprit l’idée que j’ai réalisé cet accompagnement vidéo du spectacle de Chloé Sainte-Marie comme si c’était un film, un authentique film allusif de 100 minutes. Ce qui recoupe mon obsession de la dernière année à savoir de prétendre que je fais plus que jamais du cinéma bien que mon travail se développe dans la marge, totalement à l’écart des cadres du «cinéma» au sens classique du terme. C’était le cas avec les performances Exercices d’animation, avec l’installation et l’ensemble du projet Seule la main… Toute ces entreprises tentent de répondre au problème de comment maintenir le «cinéma» comme idée centrale dans le radicalement multiple, dans une constellation fragmentée d’images. … Read More
Clip bloqué sur YouTube
J’ai eu cette semaine une mésaventure très troublante concernant la mise en ligne d’un extrait de mon film «Triptyque» sur YouTube. La trame musicale de ce clip a été vérifiée par un robot numérique qui, de façon totalement surprenante, a établi une corrélation entre un segment de la musique de Bob Ostertag et une musique non identifiée dont les droits seraient détenus par WMG (Warner Music Group). Il se trouve que je suis certain que Bob Ostertag est l’auteur de cette musique et j’ai la preuve qu’il m’a donné l’autorisation de l’utiliser pour ce film. Je sais aussi que la musique de Bob en général et cette pièce en particulier («DJ of the Month», une entreprise musicale assez extrême, on peut le télécharger gratuitement sur le site de Bob Ostertag – http://bobostertag.com/music-recordings.htm) n’a vraiment rien à voir avec le genre de musique produite par Warner. C’est surréaliste que de même imaginer qu’il y ait là un lien. Cependant un robot a tranché et le clip a été sanctionné sans autre forme de procès, il est présentement bloqué pour l’ensemble du monde. Heureusement le blocage ne semble pas totalement effectif et certaines personnes ont tout de même pu visionner le clip.