Le point, avril 2011.

Période de travail intense depuis la dernière entrée de blog qui date de plus de deux mois.

Premièrement, je me suis plongé dans le film, que j’avais d’abord appelé Géologie, fait à partir d’une série de mes dessins gris du printemps dernier et de l’image d’une paroi rocheuse tournée à Rivière-au-Tonnerre, sur la basse Côte nord, lorsque je préparais le travail pour le spectacle «Nitshisseniten e tshissenitamin» de Chloé Sainte-Marie. L’image de la paroi rocheuse a pris de plus en plus de place dans le projet que j’ai fini par titrer «Rivière au Tonnerre», avec comme sous-titre «fissures». J’ai également décidé de l’intégrer dans la série «Lieux et monuments» en lui donnant le no 4. Ceci peut paraître étrange car pour l’instant, il n’existe qu’un no 1, «Praha-Florenc». J’ai procédé ainsi car je veux donner à la série «Lieux et monuments» l’ampleur la plus large et pouvoir aller jusqu’à y inclure des travaux à partir de lieux naturels.

Il m’apparaissait cependant impossible dès le «no 2» d’élargir à tel point l’éventail couvert par la série. Ça aurait été trop vite, il fallait d’abord quelques vrais «monuments». Mais, je suis déjà en train de travailler sur le film «no 2» à partir du tournage de février dernier sur la place Carnot à Lyon, qui sera vraisemblablement montré publiquement en octobre prochain alors qu’il est déjà certain que «Rivière au Tonnerre» ne sera pas montré avant décembre. En outre, à ce moment là, je serai déjà en train de travailler sur le «no 3» (tournage de Tokyo ou tournage de la rivière Romaine, qui tous deux sont en réserve et qui tous deux concernent des situations «chaudes» sur le plan de la politique énergétique), il m’apparaissait donc légitime d’attribuer déjà à «Rivière au Tonnerre» le «no 4» de la série. J’ai également tenu à faire ça parce qu’il est maintenant clair que ce projet «Lieux et monuments» va être le centre de mon travail pour plusieurs années et je ne voulais pas que ce nouveau film reste à l’écart comme objet singulier.

Je compte donc aller rapidement de l’avant (trois films en une année) de sorte que la série prenne corps, devienne autre chose qu’un projet et qu’elle puisse faire l’objet d’une diffusion concertée et autonome. Avec les quatre premiers films, ça fera déjà 35 minutes de projection et s’y j’ajoute «Chants et danses du monde inanimé ‘ Le Métro», «Herqueville» et «La Statue de Giordano Bruno», qui sont des Éuvres déjà centrées sur la problématique des lieux bien qu’ils soient «hors-série», j’en suis à plus de 80 minutes, ce qui est déjà presque trop long. Le but est, sur quelques années, d’en arriver à une vingtaine de blocs qui à partir ce ces «regards transfigurés» sur de pauvres lieux et monuments oubliés, constituent une sorte de constat de l’état du monde. C’est pour moi, une entreprise majeure qui, pour la première fois depuis longtemps, se développe complètement en parallèle à mon activité performative.

Ce n’est pas que j’abandonne cette activité. Ma nouvelle performance «49 Flies» qui est apparue un peu par hasard joui d’un succès assez surprenant. Après la tournée que j’entreprend au mois de mai, je l’aurai présentée dix fois en huit mois, cinq fois en solo et cinq fois en duo avec trois musiciens différents (Stefan Smulovitz au violon alto, Mazen Kerbash à la trompette, Massimo Ceccarelli à la contre-basse et Eduardo Raon à la harpe, sans compter un début de travail avec la clarinettiste Lori Friedman). Chaque présentation en entrainant d’autres, je crois que ce n’est qu’un début pour cette performance. Et il y aura fort probablement un film au bout du compte.

En mai je pars en tournée. D’abord à Beyrouth pour le festival Beirut Animated où je présenterai «49 Flies». Il y aura trois rencontres-projections avec des étudiants au grand Lycée franco-libanais, à l’IESAV de l’Université St-Joseph, ainsi qu’à l’Université américaine de Beyrouth. Ensuite à Paris pour présenter «49 Flies» à la Biennale des arts de la marionnette. Puis à Palerme pour une classe de maître à l’Académie des Beaux-Arts, puis à Rome pour une classe de maître au Griffith Academia di Cinema e Televisione et une présentation de «49 Flies». Le tout se conclut à Vienne autour du festival Vienna Independant Shorts (VIS) avec «49 Flies», une performance gravure sur pellicule en direct et vidéo numérique avec Andrea Martignoni et une classe de maître au Universität für angewandte Kunst Wien. Je serai également membre du jury pour la compétition d’animation d’avant-garde. Juste avant le festival, je ferai un saut à Ljubljana pour présenter «49 Flies».

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