(mis à jour le 23 novembre 2025)
Pierre Hébert mène, depuis plus de soixante ans, une carrière de cinéaste et d’artiste visuel.
Alors qu’il poursuit des études en anthropologie à l’Université de Montréal, en 1962, Pierre Hébert réalise ses premiers films et fait la rencontre déterminante avec Norman McLaren qui l’encourage dans ses expériences d’animation gravée sur pellicule, technique qui restera un axe central de son travail.
Pierre Hébert est embauché à l’Office national du film du Canada en 1965, d’abord au studio d’animation de la Production anglaise puis, à partir de 1969, au studio de la Production française.
De 1965 à 1971, il réalise une série de films abstraits expérimentaux qui explorent les phénomènes de perception (Op hop, Opus 3, Autour de la perception, Notions élémentaires de génétique). Ensuite, ses films vont témoigner de préoccupations sociales et politiques, tout en gardant un caractère expérimental (Entre chiens et loup, Souvenirs de guerre). Dès 1986, ses films feront souvent partie de performances multidisciplinaires avec des musiciens. Il invente aussi une forme inusitée de spectacles (animation improvisée en gravant sur la pellicule en direct) qu’il présentera dans de nombreux pays.
Il entreprend en 1991 la réalisation de son premier long-métrage, en co-production Canada-France (La Plante humaine, Prix Sodec AQCC du meilleur long métrage québécois de l’année, 1996), film qui sort en salles à Montréal et à Paris. En 1996, il dirige le studio d’animation du programme français. En 1999, il devient réalisateur indépendant.
En 2001, avec le musicien américain Bob Ostertag, il poursuit ses performances d’animation improvisée en direct sous une forme renouvelée grâce à l’informatique (projet Living Cinema), ce qui l’amène à se produire en Europe, au Moyen-Orient, en Asie et en Amérique du Nord et du Sud. Il entreprend par la suite des performances solo ou avec d’autres musiciens (49 Flies, Tropismes, Seule la main…).
En 2005, en marge de ses performances, le projet Lieux et monuments occupe peu à peu le centre de son travail. Soutenu par la bourse de carrière du Conseil des Arts et des lettres du Québec en 2012, il développe une série qui comprendra plusieurs films ainsi que des installations vidéo: Berlin – Le passage du temps (2014) et Cycling Utrecht (2015) qui bénéficieront d’un rayonnement international, entre autres au Forum des images à Paris et au Holland Animation Film Festival aux Pays-Bas. Avec la performance Balade sur Blinkity Blank (2015), Pierre Hébert opère un retour à la gravure sur pellicule, après dix ans d’interruption, tout en poursuivant le projet Lieux et monuments avec deux longs métrages, Le film de Bazin (2017) et Le mont Fuji vu d’un train en marche (2021). Son travail en gravure sur pellicule va culminer avec son dernier opus Prélude et fugues – la grive des bois (2025).
Pierre Hébert poursuit une production régulière de dessins qui font l’objet d’expositions au Québec et en France (entre autres au Musée-Château d’Annecy). En 2015, il entreprend le projet Têtes, qui consistait à afficher, en ligne, un dessin de tête par jour pendant un an. Un livre naît de ce projet (Têtes, aux Éditions de l’œil, France, 2017).
Auteur de trois essais sur le cinéma d’animation: Toucher au cinéma (Éd. Somme toute, 2021), Corps, langage, technologie (Éd. Les 400 coups, 2006) et L’Ange et l’automate (Éd. Les 400 coups,1999), il fait partie de comités de rédaction de diverses revues spécialisées (Format Cinéma, 1983-86, Objectif, 1964-67…) et écrit dans plusieurs autres publications dont 24 images et Blink Blank. Il participe à des colloques et à des séminaires (entre autres, en 2018, avec le professeur André Habib, un séminaire création-recherche à l’école d’été de l’Université de Montréal), il enseigne la technique et l’histoire du cinéma d’animation à l’Université de Montréal (1975-78), à l’Université Laval (Québec, 1974-78) et à l’École des Beaux-Arts de Montréal (1968).
Président de la Cinémathèque québécoise de 1993 à 1995, il a ensuite fait partie du conseil d’administration du Centre d’artiste Vidéographe, de 2011 à 2021. Tous ses films, depuis 2000, sont distribués par Vidéographe.
Plusieurs fois récompensé pour l’ensemble de son œuvre, Pierre Hébert a été récipiendaire, en 2024, du Prix René-Jodoin, décerné par les Sommets du cinéma d’animation, et d’un Cristal d’honneur du Festival international d’animation à Annecy. En 2018, il a reçu un doctorat honorifique de l’Emily Carr University of Art and Design à Vancouver et, en 2017, un prix spécial du festival d’animation de Téhéran. Le prestigieux Prix du Québec, Albert-Tessier pour le cinéma, lui est remis en 2004, le prix Héritage McLaren, en 1988, et le Melkweg Cinema Award for Reality Research, à Amsterdam, en 1986.
Prix et bourses importantes
- 2024- cristal d’honneur pour soixante ans d’innovation en cinéma d’animation, décerné par le festival international d’animation d’Annecy.
- 2024- prix René Jodoin pour une contribution exceptionnelle à l’aniamtion canadienne, décerné par Les sommets du cinéma d’animation.
- En 2022, il devient membre de l’Academy of Motion Picture Art and Science.
- 2021 Bourse de production du Conseil des arts du Canada pour le film Le mont Fuji vu d’un train en marche
- 2018- Doctorat honoris causa décerné par la Emily Carr University of Art and Design de Vancouver .
- 2017- Prix spécial du Festival international d’animation de Téhéran pour l’ensemble de la carrière accordé par M. R. Karimi Saremi, directeur du festival.
- 2016- Bourse de production du Conseil des arts et des lettres du Québec pour le film «Le film de Bazin»
- 2014- Prix du meilleur film d’animation canadien aux Sommets du cinéma d’animation pour Tu ressembles à moi.
- 2011- Bourse de production du Conseil des arts et des lettres du Québec pour le film «Place Carnot-Lyon» (Lieux et monuments-2)
- 2012- Bourse de carrière pour les réalisateurs et les scénaristes (100,000$) du Conseil des arts et des lettres du Québec pour poursuivre la série «Lieux et monuments)
- 2005- bourse de production du Conseil des arts du Canada pour le film Herqueville.
- 2004- Prix Albert Tessier (prix du Québec pour le cinéma) pour l’ensemble de son oeuvre.
- 2004- Prix du Conseil des arts et des lettres du Québec à la création pour Entre la science et les ordures.
- 1997- Prix AQCC/SODEC du meilleur long-métrage québécois de l’année 1996 accordé à La Plante humaine.
- 1997- Prix cinéma de l’Office des communications sociales accordé à La Plante humaine.
- 1993-Prix AQEC/Olivieri pour le meilleur article théorique sur le cinéma.
- 1988- Premier récipiendaire du prix Héritage Norman McLaren pour l’ensemble de son oeuvre.
- 1987- Bessy Award (NewYork Dance and Performance Award) pour les films du spectacle de danse The Technology of Tears.
- 1986- Melkweg Cinema Award for Reality Research (décerné par le Melkweg Cinema à Amsterdam) pour l’ensemble de son oeuvre.
- 1985- Prix du meilleur court-métrage québecois décerné par l’Association québécoise des critiques de cinéma à Chants et danses du monde inanimé – le métro.
Pour un Curriculum Vitae complet.
Pour une courte biographie.
