Je ne sais pas si un jour je me déciderai de faire un film dans lequel il n’y ait pas au moins quelques petites interventions animées sur les images de prise de vues réelles, mais dans le cas de Praha-Florenc, je n’ai pas pu résister. J’imagine qu’à un certain niveau c’est pour moi une question d’identité. Ce qui ne veut pas dire que Praha-Florenc se qualifiera comme «film d’animation» dans les festivals spécialisés. Rien de moins sûr.
Les interventions sont assez circonscrites à certaines sections bien précises du film mais elles jouent un rôle assez important au moment du climax du film en ce sens qu’elles ont permis de faire émerger «le sens» du film de façon un peu plus nette. Pour la première fois, j’ai travaillé de façon complètement numérique en utilisant une tablette Cintiq qui m’a permis de contourner la difficulté que j’avais à dessiner sans voir le dessin en cours et ma main du même regard. Devoir regarder le dessin sur l’écran d’ordinateur sans voir ma main (comme cela se produit avec une tablette Wacom normale) brisais ma coordination et me mettais dans une situation que je trouvais trop abstraite. L’expérience a été concluante et je vais poursuivre un nouveau travail avec les mêmes outils.