«Seule la main…» fut une installation vidéo issue d’une série de performances qui consistaient à animer en direct un court texte «Seule la main qui efface peut écrire la vérité» (faussement attribué à Maitre Ekhardt, il semble) en autant de langues différentes que possible, présentées ou bien devant des locuteurs de chacune des langues, ou bien dans des lieux qui avaient à voir avec ces langues. Il y a eu au total une vingtaine de performances en autant de langues différentes un peu partout dans le monde. La dernière fut en langue arabe à Beyrouth, le 7 mai 2011. Elle fut consciemment la «dermière» car c’était lors d’une performance en français à Beyrouth devant les étudiants de l’université St-Joseph, le 29 mars 2007, que l’idée d’en faire un projet multilingue s’était imposée. Ce qui impliquait de devoir la faire un jour à Beyrouth en langue arabe pour clore l’expérience. L’idée d’en faire une installation vidéo a commencé à s’imposer lorsque je me suis mis à faire des performances à trois écrans, la nouvelle langue fait en direct étant accompagnée de chaque côté de la projection des captations de deux performances déjà faites. C’était déjà un mixte entre performance et installation.
Berlin – Le passage du temps / 01/01/2014
Tout en travaillant à la phase finale de mon installation vidéo Berlin – Le passage du temps, je suis en train de lire le livre de Raymond Bellour, La querelle des dispositifs, qui traite précisément de l’écart entre installation et cinéma et qui vise à définir une spécificité irréductible du cinéma. Cette lecture m’est très utile tant par son propos fondamental sur la différence entre le dispositif du cinéma (salle obscure et immobilisation du corps du spectateur) et les différents dispositifs d’installation ou d’exposition d’images en mouvement que par l’imposant répertoire d’installations qui sont décrites et commentées dans le livre. Je dois bien admettre mon manque de connaissance en ce domaine que, je m’en rend compte, j’aborde assez naïvement sans avoir vu beaucoup d’oeuvres. Je ne sais vraiment pas comment mon installation apparaîtra dans le monde multiforme de l’installation vidéo.
Berlin – Le passage du temps / 31-12-2013
Lieux et monuments, passé et présent, passants anonymes et fantômes de l’histoire se mêlent et se font écho dans l’installation vidéo Berlin ‘ Le passage du temps qui se déploie sur quatre écrans placés horizontalement. Quatre bandes vidéo inégales jouent en boucle et sont en constant glissement les unes par rapport aux autres, de sorte à créer une mise en relation toujours renouvelée de ces vues et de ces sons de Berlin.
Le point, avril 2011.
Période de travail intense depuis la dernière entrée de blog qui date de plus de deux mois.
Premièrement, je me suis plongé dans le film, que j’avais d’abord appelé Géologie, fait à partir d’une série de mes dessins gris du printemps dernier et de l’image d’une paroi rocheuse tournée à Rivière-au-Tonnerre, sur la basse Côte nord, lorsque je préparais le travail pour le spectacle «Nitshisseniten e tshissenitamin» de Chloé Sainte-Marie. L’image de la paroi rocheuse a pris de plus en plus de place dans le projet que j’ai fini par titrer «Rivière au Tonnerre», avec comme sous-titre «fissures». J’ai également décidé de l’intégrer dans la série «Lieux et monuments» en lui donnant le no 4. Ceci peut paraître étrange car pour l’instant, il n’existe qu’un no 1, «Praha-Florenc». J’ai procédé ainsi car je veux donner à la série «Lieux et monuments» l’ampleur la plus large et pouvoir aller jusqu’à y inclure des travaux à partir de lieux naturels.
Place Carnot, Lyon
Lyon, 6 février 2011. – La semaine dernière à Lyon, tournage sur la place Carnot près de la Gare Perrache en prévision d’une autre capsule «Lieux et monuments». En venant à Lyon, je pensais plutôt tourner à la gare Saint-Paul que j’avais vue il y a une dizaine d’année lors d’un court séjour dans cette ville. J’avais le souvenir d’un lieu délabré et abandonné, survivance d’une époque révolue, qui en conséquence semblait convenir à mon projet. Je suis allé me promener de ce côté mardi dernier et j’ai été déçu. Ou bien j’étais trompé par une mémoire défaillante, ou bien le lieu avait changé. Bref je trouvais quelque chose d’assez ordinaire sans le potentiel évocateur que je recherche. J’ai même pensé que ce n’était pas la bonne gare et j’ai arpenté en vain les rues du vieux Lyon en descendant jusqu’à Perrache à la recherche de cette image du passé. C’est ainsi que je suis arrivé par hasard sur la place Carnot.
Praha-Florenc – 2
Je ne sais pas si un jour je me déciderai de faire un film dans lequel il n’y ait pas au moins quelques petites interventions animées sur les images de prise de vues réelles, mais dans le cas de Praha-Florenc, je n’ai pas pu résister. J’imagine qu’à un certain niveau c’est pour moi une question d’identité. Ce qui ne veut pas dire que Praha-Florenc se qualifiera comme «film d’animation» dans les festivals spécialisés. Rien de moins sûr.
Les interventions sont assez circonscrites à certaines sections bien précises du film mais elles jouent un rôle assez important au moment du climax du film en ce sens qu’elles ont permis de faire émerger «le sens» du film de façon un peu plus nette. Pour la première fois, j’ai travaillé de façon complètement numérique en utilisant une tablette Cintiq qui m’a permis de contourner la difficulté que j’avais à dessiner sans voir le dessin en cours et ma main du même regard. Devoir regarder le dessin sur l’écran d’ordinateur sans voir ma main (comme cela se produit avec une tablette Wacom normale) brisais ma coordination et me mettais dans une situation que je trouvais trop abstraite. L’expérience a été concluante et je vais poursuivre un nouveau travail avec les mêmes outils.
Praha-Florenc – 1
Praha Florenc, première phase.
Le 21 juin j’ai commencé à travailler sur mon nouveau film «Praha-Florenc», qui sera donc le premier d’une série de films sur des lieux à travers le monde et qui mènera peut-être à un long métrage regroupant une dizaine de telles capsules faites à partir de tournages dans différentes parties du monde. É date je dispose, outre le tournage fait à Prague en mai dernier, de trois autres éléments, un tournage fait le 16 novembre 2003 au temple Senjo Ji, dans le quartier Asakusa à Tokyo, un tournage fait à Faro au Portugal, entre le7 et le 9 décembre 2005, du passage de chemin de fer à niveau qui barre l’entrée du port, et finalement, un tournage d’une cour d’école à Buenos Aires, vue en plongée à partir de ma chambre d’hôtel , fait le 9 avril 2008. Tous ces éléments sont pour l’instant restés intouchés car je ne savais pas encore tout à fait de quelle façon les aborder. Sauf pour le tournage de Tokyo qui s’est produit de façon assez inattendue et qui est en mouvement (une sorte de promenade à travers le temple et le marché attenant), tous ces tournages sont des cadrages fixes.
mars-juin 2010
Il y a longtemps que je n’ai pas écrit ici. Je fais donc brièvement de point sur les presque quatre mois qui se sont écoulés depuis la dernière entrée.
Il faut dire que la période a été marquée par une grande indécision quant à ce à quoi je devrais consacrer mes énergies, plus particulièrement quel film je devrais faire. É ne pas me décider ainsi, j’ai raté les échéances pour les demandes de bourse de production au Conseil des arts et au Conseil des arts et des lettres du Québec. J’ai ainsi repoussé à plus tard l’idée de faire un film avec les images tournées à Mingan l’été dernier (ce qui aurait permis de donner une sorte de suite à Herqueville dans la perspective d’une éventuelle trilogie sur les rapports paysage et soif d’énergie). J’ai également hésité quant à la possibilité de travailler à partir des images que j’ai tournées au Japon, à Faro (Portugal) et à Buenos Aires (sur le thème des «lieux» qui reste toujours une piste ouverte pour moi). Pourtant je n’ai pas d’engagement pour des performances avant le mois d’octobre prochain, ce qui me donne une période de temps continue pour me concentrer sur un nouveau film et ainsi avoir quelque chose de prêt pour le Festival du nouveau cinéma. Mais j’ai laissé le temps filer. Le fait est, et peut-être est-ce une question d’âge, que je sens la nécessité de m’engager dans quelque chose qui m’apparaisse suffisamment «important». Comment juger de cela ?