1er juin. Dernier jour à Vienne, dernier jour d’un voyage extrêmement stimulant où tout à bien été. Demain je rentre à la maison.
Le tout s’est terminé en grandeur avec le bon succès de la performance avec Andrea Martignoni lundi soir. La superbe église Stadtkirche était pleine à craquer. Il semblait que, suite à la présentation solo fort appréciée de «49 Flies» à l’Académie des Beaux-Arts jeudi dernier, c’était la chose à voir ce soir là. Le climat était survolté. Ce fut une sorte de triomphe avec une ovation de 2 minutes (inutile de dire que cela ne m’est pas arrivé si souvent). Le lendemain, tout le monde ne parlait que de ça. Très réconfortant pour l’artiste.
Tout dans le séjour à Vienne s’est bien passé, la classe de maître, le jury, les deux performances, les diverses rencontres et les nombreuses promesses de retour pour l’avenir. Rencontre, entre autres, avec le commissaire de l’exposition «hommage à John Cage» pour laquelle j’ai fait la série de dessins «Silence» : les 24 dessins que j’ai soumis seront exposés et l’expo aura lieu dans un des grands espaces du Museum Quartier à Vienne, ce qui est une excellente nouvelle. Elle circulera ensuite dans quelques villes de République Tchèque, de Slovaquie et peut-être de Hongrie.
Je retiens particulièrement de ce voyage les trois performances «49 Flies» faites en compagnie de musiciens, à Beyrouth (Mazen Kerbash, trompette), à Rome (Massimo Ceccarelli, contrebasse) et à Ljubljana (Eduardo Raon, harpe). Je pensais que ça serait intéressant d’associer parfois des instrumentistes à la trame sonore de mouches mais l’aventure à pris, grâce à l’engagement, au degré de préparation et au sérieux avec lesquels les musiciens ont abordé cette proposition, une force et une profondeur à la quelle je ne m’attendais pas. J’ai été vraiment dépassé. É Vienne, j’ai pris quelques moments pour faire la tentative de mettre ensemble les 5 pistes dont je dispose (les trois susmentionnés avec en plus Stefan Smulovitz à l’alto et Lori Freedman à la clarinette basse). J’ai simplement superposé les pistes en ajustant globalement les niveaux sans m’engager dans un travail plus fin et c’est extrêmement prometteur.
Mise à jour: Quelques mots au sujet de la programmation Animation Avant-Garde au sein du festival Vienna Independent Shorts. L’air de rien, cette petite programmation de trois scéances est probablement (à ma connaissance) la seule manifestation à l’échelle internationale qui se concentre vraiment sur cette forme d’animation qu’on appelle d’«Avant-Garde» (terme qu’on peu trouver insuffisant) sans proposer aucune cohabitation avec l’animation «main stream», massivement narrative et généralement soumise à la tyrannie du «comique». Cela donne à cette manifestation une grande importance surtout au moment où il y a, particulièrement au sein des jeunes générations, une explosion d’animation créative un peu partout dans le monde. La chose formidable, c’est que les salles étaient pleines. Donc il y a à Vienne, et probablement ailleurs, un public significatif près à accepter et à apprécier ce type d’animation assez exigeante. Mais il fallait au préaléble que quelqu’un en fasse la proposition de façon claire. Un autre point positif, cette programmation est intégrée dans un festival de courts métrages où l’expérimental a largement droit de cité. Il s’agit donc d’une programmation qui n’est pas fermée sur le cercle étroit de l’animation mais ouverte d’une part sur toutes les approches cinématographiques expérimentales (ce mot aussi a ses défauts) et, d’autre part, sur les diverses pratiques contemporaines des arts plastiques. Je reviens ravi d’avoir participé pour une saison à cette aventure.