Prélude et fugue – la grive des bois

Prélude et fugue – la grive des bois

«Mouvements à la place d’autres mouvements qu’on ne peut voir mais qui habitent l’esprit.»

Henri Michaux (Mouvements)

partie2-7a

5 exercices polyphoniques

animation gravée sur pellicule

production indépendante, 50 minutes, vidéo digitale 4k et HD1080

réalisation, animation, montage, composition sonore, textes : Pierre Hébert

fragments musicaux : René Lussier

mixage du son : Luc Boudrias

enregistrement de la grive des bois : Sylvie Massicotte

enregistrement des mouches : Claude Beaugrand

révision de la traduction anglaise : Robert Gray

synopsis:

Entièrement gravé sur pellicule, le film commence par une ombre humaine en suspens dont on ne saurait dire si elle s’élève ou si elle tombe, enveloppée par un tourbillon d’entités fuyantes. Oiseaux ou mouches?

Ce tourbillon se développe suivant une interprétation libre de la forme musicale de la fugue. Dans un prélude, les thèmes visuels sont exposés tels quels, suivent cinq fugues où ces thèmes sont traités selon des approches et des altérations diverses.  Le graphisme, d’une gestualité assumée, crée un flux perturbé qui évoque des alphabets inconnus et des langues oubliées. La trame sonore est construite entre le chant de la grive des bois et le choc des mouches contre des vitrages. Cette alternance définit la thématique du film : une tension entre un essor de clarté et de liberté (la grive des bois) et un sombre univers d’enfermement (l’acharnement des mouches à s’échapper). De cette dichotomie dramatique émerge une réflexion personnelle sur la maladie grave. Elle s’exprime dans un poème dont les strophes scandent et éclairent les différentes parties du film qui trouve son sens dans le parcours entre les premiers vers, vol d’oiseaux, vol d’insectes, et le segment final, homme en chute libre/ quête vertigineuse d’un sol.

version courte du synopsis:

Ce film, gravé sur pellicule, est construit à la manière d’une fugue, sur une tension entre idéal de liberté (la grive des bois) et fatalité d’enfermement (mouches emprisonnées). Un poème scande les différentes parties du film.  La strophe finale donne tout son sens à l’ensemble : homme en chute libre / quête vertigineuse d’un sol.

poème qui ponctue les différentes partie du film:

prélude

vol d’oiseaux

vol d’insectes

lames pointes

gorges perforées

 

impossible chant

être en perdition

sang corrompu

fugue-1 

alphabet oublié

texte infini

langue perdue

 fugue-2

battements

arrêts

temps suspendu

ce que l’œil ne peut voir

 

manipuler l’invisible

irréductible cinéma

 fugue-3

chorégraphie de signes en fuite

conversation intime

 fugue-4

calligraphie de l’espoir

archéologie de la douleur

5-finale 

griffures de mouches

vertèbres pulvérisées

machoire fissurée

 

maladie incurable

remède ou poison

 

homme en chute libre

monde en déroute

quête vertigineuse

d’un sol