«Seule la main…» en langue paiute à UC Davis
San Francisco. Hier j’ai passé la journée à l’Université de Californie à Davis où Bob enseigne. Journée très chargée. Trois présentations différentes devant trois classes, une première à commenter mes films, une deuxième dans un cours sur les parallèles entre science et art à présenter la vie et l’œuvre de René Jodoin, et une troisième, plus technique, à présenter et expliquer le patcher Max/Jitter que j’utilise en spectacle. Ensuite dans la soirée, une performance solo «Seule la main…» présentée cette fois en «paiute», une langue amérindienne du Nevada. Ma phrase a cette fois été traduite par un professeur du département d’étude amérindienne de UC Davis.
Quelques remarques s’imposent au sujet du cours que prend «Seule la main…». Ça fait plusieurs fois que je présente cette performance dans des conditions où il n’y a pas de locuteurs de la langue utilisée. Strictement, cela brise la règle que je m’étais imposée. J’ai justifié la chose en considérant qu’il devait tout de même y avoir un lien entre la langue et le lieu de la performance. Dans le cas du yiddish, cela me semblait justifié de le faire au théâtre La Vieille grille qui pour une part est dédié à la promotion de la culture yiddish. Dans le cas de la langue lakota à Vancouver, c’est la traduction que j’ai pu obtenir, il y a quelques locuteurs de lakota en Colombie-Britannique, mais c’est quand même plutôt une langue du Midwest américain, une traduction en haida par exemple aurait été préférable. É Davis, le lien est que la traduction m’a été fournie par le département d’études amérindiennes de l’université, mais la langue est parlée dans le Nevada. Pour les prochaines langues, je devrai faire attention de quand même resserrer le rapport avec des locuteurs des langues choisies. Ce qui devrait être possible avec la langue inu au Québec où il y a à Sept-Iles et Pointe bleue des centres culturels Inu. Le projet avec le Winnipeg Film Group de le faire en Odjibway l’hiver prochain devrait également permettre un lien plus direct.
Autre problème, je n’étais pas très content de la performance d’hier soir. Le réglage du keying n’était pas juste et je n’étais pas satisfait de l’image et cela a eu comme effet de briser une peu mon énergie. Ça a été compétent mais pas formidable. En conséquence, puis-je me permettre de le refaire en atelier? C’est ce que j’ai dû faire pour le lakota parce qu’à Vancouver j’avais oublié de presser sur le bouton «record» de ma caméra mini-DV. Je me suis dit que de l’ avoir fait en public m’autorisait de le refaire en atelier. Dans le cas du lakota, je n’avais pas le choix. Dans le cas du paiute, ça serait pour avoir une meilleure version pour l’installation vidéo. Je crois que c’est une interprétation correcte de la règle qu’il suffise que ça ait d’abord été fait en public, cela sans tomber dans un fétichisme de la présentation en direct aux dépens de la qualité. Le projet doit être considéré sur un plan plus global