Structure de la performance

Notes au sujet de la performance Scratch pour «le musicien»

La performance peut durer entre 40 et 55 minutes. Pour indiquer le déroulement sur le plan de l’image, je prends l’hypothèse d’une durée de 45 minutes. Il faut de toute façon préciser que ces durées sont très approximatives et dépendent dans une large mesure du cours particulier de chaque performance. Cependant l’ordre de succession des moments de changements ainsi que des segments qu’ils définissent est totalement déterminé.

 1- 0 à 5 minutes :

gravure sur le projecteur – 1 seulement. Cette partie est marquée par de très longs segments noirs qui peu à peu se peuplent d’interventions lumineuses. Mais pour l’essentiel le noir est très dominant et les moments d’animation sont trop isolés pour avoir des liens perceptibles entre eux.

 2- 5 à 12 minutes :

le projecteur – 2 entre en fonction. Les interventions animées qui sont faites sur ce projecteur sont de même caractère que le travail déjà fait sur le projecteur – 1, donc des interventions lumineuses séparés par de long segments noir. L’ajout de ce projecteur a deux conséquences : premièrement les intervalles noir continuent à devenir moins long et les moments lumineux plus fréquents, deuxièmement et c’est le plus important, les deux projecteurs (du fait de la différence de longueur entre les deux boucles) commencent à interférer l’un avec l’autre et les durées des segments noirs deviennent variables et imprévisibles, même si les noirs restent proéminents, il peut y avoir des rencontres entre les segments d’animation sur les deux projecteurs.

Pendant ce segment, je retournerai au projecteur – 1 mais cela ne changera pas la dynamique visible sur l’écran sauf qu’il continuera d’y avoir de plus en plus de petits segments d’animation séparés par des segments noirs de moins en moins long.

 3-12 à 20 minutes :

retour au projecteur – 2 avec le début d’un travail de texture au papier sablé. Ces interventions vont se développer très rapidement et vont réduire de beaucoup les segments totalement noir avec la présence de textures ou vont alterner des segments assez légers avec des moments plus intenses.

Ce processus va continuer assez longtemps.

  • Sur le projecteur – 1, continuation du même type d’animation avec des segments animés de plus en plus nombreux et de plus en plus intenses visuellement et complexe rythmiquement
  • Sur le projecteur – 2, continuation du travail des textures devenant plus présentes et coordonnées avec des éléments d’animation qui ressemble au projecteur – 1
  • Les interférences entre les images des deux projecteurs vont devenir de plus en plus fréquentes, toujours très variables à cause de la différence de longueur des boucles.
  • Les segments noirs vont perdre peu à peu de leur importance et une impression de continuité va peu à peu dominer.

20 à 27 minutes :

Des interventions à l’encre rouge vont commencer à apparaître sur le projecteur – 2. Ces interventions singularisent des cadres précis ou créent des clignotements qui se superposent aux clignotements déjà inscrits dans le travail de gravure noir et blanc. Cela altère complètement la perception de l’animation et constitue un élément vraiment nouveau.

 27 à 35 minutes :

Des interventions à l’encre bleu vont commencer à apparaître sur le projecteur – 1, de la même façon que le rouge sur le projecteur – 2, amplifiant les altérations de la perception de l’animation.

25 à 45 minutes (la fin)

Inversion des couleurs, interventions à l’encre bleue sur le projecteur – 2 et interventions à l’encre rouge sur le projecteur – 1. Ce changement n’est pas très perceptible, il contribue tout simplement à une intensification et une complexification du flux des images. Rendu à ce point, les segments totalement noirs ont disparus, il y a une intensité continu du flot d’images et les interférences être les deux projecteurs sont à leur maximum. L’état final de la performance pourrait continuer à être projeté longtemps pour une durée indéfinie, comme une sorte d’installation vidéo avec un renouvellement continu des interférences entre les deux projecteurs créant des configurations toujours nouvelles.

Il faudra convenir d’une façon de mettre fin à cela, qui peut varier beaucoup selon le dispositif du musicien.

 

La seule consigne importante pour le musicien consiste en ceci : au début il doit être très clair, à l’intention des spectateurs, que nous ne cherchons pas des rapports de synchronisation directe et que d’une certaine façon nous ne jouons pas ensemble. Comme dans l’image il y aura de long segments de noir, dans la musique il doit y avoir de long segments de silence de sorte que les éléments sonores et visuels dispersés forment une sorte de constellation entremêlée. De toute façon, comme le moment précis d’occurence des segments animés reste imprévisible, il est inutile d’essayer de les synchroniser avec des sons. Des rencontres se produisent de toute façon accidentellement. Par contre, si cela est désiré, il y a une possibilité de créer des synchronismes très efficace, c’est de placer une intervention musicale à la fin d’un segment animé, l’image se termine et le son démarre. Ça n’a pas besoin d’être super précis pour marcher. Mais ces effets doivent rester mesurés. La relative indépendance des sons et des images doit rester le caractère dominant du début de la pièce.

En cours de performance, cette situation doit évoluer progressivement vers des rencontres de plus en plus importantes entre les deux composantes. À la fin on doit parvenir à une simultanéité intense entre les deux.