Ce matin un post de Talking Points Memo (07.08.09 — 6:31PM – The Grey Lady Can’t Catch a Break) au sujet d’un «scandale» photographique dans le NewYork Time m’a intrigué. Il s’agit d’un reportage photographique du photographe britannique d’origine portugaise Edgar Martins au sujet de projets immobiliers interrompus par la crise économique dans plusieurs régions des Etats-Unis. Les photographies ont été spécifiquement présentées comme «n’ayant pas été manipulées numériquement», ce qui en soi est un peu surprenant, alors qu’il s’est avéré que des manipulations importantes ont été faite avec le logiciel Photoshop.
On trouvera ici un examen précis de quelques unes des photographies ainsi que les commentaires émis par les éditeurs du NewYork Times qui ont retiré les photographies du site internet du journal. Les commentaires des lecteurs sont particulièrement intéressants pour illustrer la crise de crédibilité «indicielle» dans laquelle la photographie est de plus en plus submergée. On voit qu’il subsiste un très fort souhait résiduel pour que les photographies soient crédibles et aient en quelque sorte valeur de preuve (l’ont-t-elles jamais été de toute façon) alors que les techniques de manipulation numérique rendent les manipulations presque naturelles et que le simple fait que ça soit possible jette globalement un doute sur toute photographie. Je traite de ces questions dans un texte récent.