Berlin – Le passage du temps / 07/01/2014

L’installation est composée de 24 segments répartis sur 4 vidéo en boucle qui joue sur chacun des quatre écrans. Les boucles sont de longueurs inégales (12:44, 10:07. 9:38 ET 8:00) et les segments dont sont composées chaque boucle sont également de longueur et d’importance très variables. Il y a 7 segments majeurs (dont les longueurs varies de trois à cinq minutes) qui sont le chantier du nouveau Stadtschloss, l’aéroport fermé de Tempelhof, 3 segments du mur sur Rudolfstrasse, un segment du mur à Postdamplatz, Bertolt-Brecht-Platz, Walter-Benjamin-Platz et la station S-Bahn de Warshauerstrasse. Il y a 4 segments de longueur intermédiaire de plus ou moins 2 minutes qui sont un plan des grues du chantier du Stadtschloss, une accordéoniste de rue de la station Friedrichstrasse, des nouveaux mariés à Brandenburger Tor, nouvelle construction et squat sur le bord de la Spree, tourné du S-Bahn. Il y a finalement un grand nombre de segments courts (moins de une minute) dont des tournages de la ville à partir des trains, des bateaux de touristes sur la Spree, et divers rappels des segments majeurs.

Les quatre boucles sont assemblées de telle sorte à maximiser l’effet de chevauchement entre les différentes boucles qui sont en constant décallage les unes avec les autres. Ce montage en parallèle a été assez difficile à faire car il n’y a pas de moyen précis de calculer quoi va jouer avec quoi à quel moment. Ce n’était possible qu’en revenant régulièrement, une fois par semaine, à des visionnements des quatre écrans, et en ajustant par essais et erreurs l’alternance des segments courts et des segments longs sur les quatre boucle. Le role des rappels des segments principaux sur d’autre écrans est assez important selon qu’ils jouent en même temps que les plans auxquels ils font l’écho ou complètement à un autre moment, comme mémoire. L’effet dynamique des tournages faits à partir des trains aériens (S-Bahn) est également très important pour la constitution d’une image globale des quatre écrans. Ce sont des éléments comme ça qui soutiennent l’invitation à un regard global sur l’ensemble de l’installation. Par contre, ce que j’appelle les segments majeurs, qui sont presque autant de petits films qui peuvent être vus en eux mêmes, sont autant d’invitation au spectateur à se rapprocher d’un écran particulier et de concentrer son attention sur un segment donné.Ces deux formes de sollicitation, contempler l’ensemble de façon un peu méditative ou concentrer son attention sur les éléments qui ont un embryon de construction dramatique et qui de ce fait auraient pu devenir des films autonomes, constituent la structure de fond de l’installation qui régie la déambulation des spectateurs en profondeur et latéralement devant les quatre écrans.

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