but one bird sang not / mais un oiseau ne chantait pas

film gravé sur pellicule 35mm, terminé en vidéo numérique HD, 2018. réalisation: Pierre Hébert, musique: Malcolm Goldstein, 5:50

Ce film, qui fait partie du projet Scratch, est une interprétation visuelle de la pièce musicale pour violon solo de Malcolm Goldstein d’après un chant populaire de Bosnie-Herzégovine. Le compositeur la décrit comme un geste d’espoir pour la paix dans cette région dévastée par la guerre dans les années 1990.

réalisation, animation : Pierre Hébert

musique : Malcolm Goldstein

 

Darkness-petit

Festival et projections : avant-première mondiale, Auditorium du musée du Louvre à Paris, 14 octobre 2018; Sommets du cinéma d’animation, Compétition internationale, Montréal, 24 novembre 2018; Picolo Festival Animazione, Trieste, Dobia et Pordenone, Italie, déc. 2018; Festival international du film de Rotterdam, janvier 2019; Rendez-vous du cinéma québécois, Montréal, février 2019; 14th Athens Animfest, mars 2019; Teheran International Animation Festival, mars 2019;  Festival International d’Animation d’Annecy, compétition Off Limits, juin 2019; Festival d’animation Anca , Slovaquie, Juin 2019; Festival international d’animation Animator, Poznan, Pologne, juillet 2019; Festival de cinéma de la ville de Québec, septembre 2019; Paris International Animation Festival, septembre  2019; Taichung International Animation Festival, Taiwan, octobre, 2019, KuanDu International Animation Festival, à Taipei, Taiwan, octobre 2019; février 2020, Animac, Espagne; Festival Fest Anca en Slovaquie, aout 2020; Animaphix, Italie, juillet 2021; rétrospective au Festival international d’aniamtion de Téhéran, mars 2024.

Prix : Mention spéciale du jury dans la section Meilleur film canadien, Sommets du cinéma d’animation 2018, Cinémathèque québécoise, Montréal; finaliste pour le prix Iris dans la catégorie cinéma d’animation, Québec Cinéma, avril 2009.

Texte de Pierre Hébert sur «Mais un oiseau ne chantait pas» : Animation métabolique


Extrait du blogue de Nicolas Thys sur le Festival d’Annecy 2019,

publié sur le site de la revue 24 images.

Officieusement, la sixième compétition courte est celle du « off limit » qui existe depuis 2014. Elle vise à interroger les limites et les frontières du cinéma d’animation et des autres formes. Cette année, la sélection fût la plus belle à laquelle on ait assisté, avec des œuvres plus ou moins intéressantes mais sans une seule véritable fausse note quant à la qualité des films diffusés, qui en outre semblaient parfois se répondre. Tout juste pouvait-on se demander pourquoi Leaking life de Shunsaku Hayashi et But one bird sang not de Pierre Hébert y figuraient. Loin d’être « off limit », ce sont simplement deux magnifiques films d’animation. Probablement trop expérimentaux pour la compétition officielle, et c’est dommage car ils l’auraient méritée.

(…)

La sélection proposait également deux regards différents sur les liens que peuvent entretenir musique et cinéma d’animation avec But one bird sang not de Pierre Hébert et Matter and motion de Max Hattler. Le premier grave sur pellicule, le second modélise et joue sur des abstractions géométriques abstraites, les deux formes puisant leurs origines dans un fond mclarenien tout en s’en détachant. Plus simple en apparence, Hattler se demande comment des nappes sonores desquelles surgissent certaines notes peuvent induire certains types de mouvements et de couleurs. Sans avoir recours au VJing, son idée est commune et son film semble une parenthèse basique dans le programme. Pour prendre sens, il mériterait d’être mis en parallèle avec ses précédentes œuvres : à quand une rétrospective ? Pierre Hébert, quant à lui, propose un nouveau film dans un rapport plus intime entre sa technique et l’instrument de Malcolm Goldstein dont il revit un morceau. Le violon et ses nuances surgissent sur l’écran noir dans le mouvement des courbes vibrantes du graveur, blanches d’abord puis de plus en plus rouges avec ce que la couleur apporte de symboles. La pièce de Goldstein était une relecture, écrite dans les années 1990, d’un chant populaire bosniaque et offerte comme un « geste d’espoir », selon la description du film dans le programme. Mais plus que le violon, c’est la relecture du morceau par l’animateur qui transparaît avec ses dissonances, sa linéarité, ses brisures, ses explosions, sa danse. Le tout est justement amplifié par les gestes de Pierre Hébert, minuscule chorégraphie sur une partition pelliculaire qui se trouve projetée sur un grand écran et dont on perçoit alors la moindre trace. Jusqu’au moment où tout éclate. Le naturellement noir de l’écran et blanc des lignes disparaissent pour devenir flickers bleus et rouges, déflagrations lumineuses qui envahissent l’espace-temps et la bonne marche du trait gravé. Puis tout s’apaise à nouveau. Tout en ayant l’impression d’entendre la gravure comme de voir se dessiner le son du violon, on se prend à penser qu’on est ici en présence de deux variations nouvelles sur des objets connus mises en commun dans une œuvre qui dépasse largement la simple interprétation filmique d’une pièce de musique pour se tourner vers les remous de l’Histoire.

 

Sommets-2018

extrait vidéo: