Projet «Têtes», 10 mai 2015

Aujourd’hui, j’ai terminé la série de dessins «têtes». Le dernier porte le numéro 445. À ce nombre, cela permettra de continuer de publier les dessins chaque jour sur Facebook et Twitter jusqu’au 2 aout 2015, à raison d’un dessin par jour sur semaine et de deux le dimanche, tel que je le fait systématiquement depuis septembre 2014. Cela permettra également de faire une sorte de sprint final pendant le dernier mois du projet. Du 3 juillet au 2 aout, il y aura deux dessins de tête tous les jours.

Ce n’était pas prévu comme ça. Quatre cents dix neuf dessins auraient dû suffire pour compléter le projet. Cependant, lorsque j’ai senti la fin approcher, le processus a changé de nature, de nouvelles exigences sont apparues. Il m’a semblé qu’il n’était pas possible de tout simplement interrompre la série lorsque les nombres prévus de dessins et de journées seraient atteints, il s’est imposé peu à peu que la série aille quelque part, vers une fin organique par rapport à l’ensemble de la suite de dessins. Jusque vers trois cent cinquante dessins, il était suffisant que ça avance selon une sorte d’errance ouverte. L’important était d’aller de l’avant sans trop se répéter. La progression se faisait selon des avancées soudaines dans de nouvelles directions apparues de façon presque fortuite, entrecoupées de phases de piétinement et d’hésitation à la recherche d’un nouvel élan. Il s’agissait d’un processus virtuellement infini qui s’alimentait d’une sorte de rétroaction résultant du fait que j’étais influencé par les dessins plus anciens au moment où je les mettais en ligne avec un décalage de plusieurs mois. Je revisitais ainsi la série ce qui donnait quelque chose d’un peu circulaire à un processus que j’aurais d’ailleurs pu décider de poursuivre jusqu’à épuisement , jusqu’au point où il n’y aurait plus de nouvel élan. Mais j’avais choisi que le projet dure précisément un an. Lorsque j’ai pris cette décision, le chemin à parcourir m’apparaissait presque infini. La difficulté semblait plutôt être de maintenir la série sur une aussi longue durée et de tenir le rythme dans les phases de stagnation. Je n’avais pas prévu le changement de dynamique qui s’est imposé de lui même et qui a forcé une focalisation. J’ai donc passé les derniers mois à chercher une fin, ce qui s’est avéré plus ardu que je n’aurais pensé. Je me suis mis à instaurer une rythmicité plus marquée et plus calculée dans la série, pensant que ça pourrait aider à faire émerger une direction. L’idée d’aller vers un effacement est apparue assez tôt mais elle me paraissait un peu facile et un peu superficielle si elle n’était pas mis en contexte. Ainsi, pour qu’elle devienne acceptable, il a d’abord fallu laisser le grouillement intérieur des têtes déborder dans l’espace environnant qui jusque là était resté vierge d’interventions, de sorte que les têtes s’estompe dans un champ traversé de grands mouvements. Au final, il a fallu une bonne vingtaine de dessins supplémentaires pour y arriver.

 

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