Berlin – Le passage du temps / 03/01/2014

Après l’expérience de la présentation de l’installation Seule la main…, en 2009, quelques conclusions impératives s’imposaient à moi pour une future installation : 1- simplicité technique, c’est à dire que j’allais éviter de devoir synchroniser les différentes sources; 2- une conception de la structure de l’oeuvre qui tienne compte du fait, qu’au delà de tout controle, les visiteurs arrivent et repartent quand ils veulent, donc une installation qui n’aie ni début ni fin et dont on puisse saisir l’idée à partir d’un temps très réduit; 3- une grande maléabilité sur le plan du déploiement spatial, donc une installation qui puisse s’accomoder tant de projections à grande échelle à caractère immersif dans un volume important qu’une présentation très compacte sur écrans plats à laquelle un pan de mur de moins de trois mètres puisse suffire.

C’est ainsi que j’ai abordé la conception de l’installation Berlin – Le passage du temps. En conséquence, l’impératif d’absence de synchronisation technique entre les différentes sources à mené à une option simple et radicale : quatre boucles de durée significativement inégales (la plus longue fait environ 13 minutes et la plus courte environ 8 minutes, avec au moins une minute de différence entre les différentes boucles) de sorte qu’il ne soit pas nécessaire de les synchroniser. Comme chacune des boucles a sa propre bande sonore, le décallage constant entre les bandes entraîne une constante recomposition des rapports entre les différents segments d’images et de sons. Il s’en suit que le retour au un point de départ (c’est à dire le retour à un état identique à celui du moment où l’installation est initialement lancée) est hautement improbable (il ne peut se produire dans la cours d’une même visite de l’installation) et de ce fait n’a aucune signification privilégiée comparée à toute autre état ultérieur. Tous les états de mise en rapport des quatre bandes s’équivalent, il s’agit donc d’une installation qui n’a donc ni véritable début, ni véritable fin. Elle est fondée sur une altération progressive des rapports entre un nombre limités d’éléments (une quinzaine de segments répartis sur quatre bandes) dont on peut saisir la portée à n’importe quel moment de son évolution. Donc les spectateurs peuvent arriver et rapartir quant ils veulent et ils en auront tiré quelque chose quelque soit la durée de leur visite.

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