Berlin – Le Passage du Temps

Berlin – Le passage du temps (Lieux et monuments-6), installation vidéo à quatre canaux de Pierre Hébert.

Distribué par Vidéographe

 

 

L’installation vidéo «Berlin – Le Passage du temps» se déploie sur quatre écrans plats HD placés horizontalement l’un à côté de l’autre. Quatre bandes vidéo de longueurs différentes (entre sept et douze minutes) jouent en boucle sur ces écrans. Conséquemment, ces boucles sont en constant décalage les unes par rapport aux autres de sorte que le spectateur a devant lui une mise en relation toujours renouvelée de différents fragments d’images et de sons.

Les segments dont ces boucles sont composées viennent de tournages réalisés dans divers lieux berlinois, en juillet 2012, en aout 2013 et en octobre 2013. Ces tournages sont très ancrés dans le présent de la vie quotidienne de la ville mais simultanément, ils font référence de diverses façons à des épisodes de l’histoire récente de la ville de Berlin, allant de Weimar à la deuxième guerre mondiale, à la reconstruction actuelle du centre de la ville, en passant par le «mur», le blocus et le pont aérien de 1948/49, et les édifices monumentaux de la DDR. Certains segments (images prises du S-Bahn, la ronde des bateaux de touristes sur la Spree, le trafic des bicyclettes) ont un rôle de transitions et de leitmotivs qui traversent toutes les bandes.

Deux segments sont consacrés à des personnalités intellectuelles berlinoises qui me sont chères, Bertolt Brecht et Walter Benjamin qui ont eu un destin croisé d’exilés pendant la Seconde guerre mondiale. L’installation est particulièrement marquée par différents thèmes benjaminiens comme l’image du flâneur, une conception singulière de l’histoire et des liens qui peuvent unir le présent au passé, les notions d’image dialectique et d’allégorie.

Chaque bloc de tournage a d’abord fait l’objet de manipulations numériques de sorte à donner une plus grande densité au matériau. Ensuite, un réseau de surlignage animé a été ajouté de sorte à agir sur le regard du spectateur et à induire une sorte de vertige historique. Les fragments de vie quotidienne sont allégorisés tout en conservant leur réalité brute originaire. À un autre niveau, plus formel, les différents segments sont marqués, de diverses façons, de moments d’intensité qui, grâce aux décalages entre les boucles, vont créer, à l’échelle des quatre écrans, une composition de chocs dynamiques constamment reconstituée qui se superpose au réseau des connexions thématiques. Cette construction en montage combinatoire à plusieurs niveaux invite le spectateur à se positionner alternativement dans une contemplation d’ensemble du déroulement ou dans l’observation concentrée de chacun des fragments, en circulant d’un écran à l’autre.

La boucle la plus longue étant d’une durée de 12:30 minutes, l’ensemble des images qui composent la pièce peuvent être vues une première fois dans ce lap de temps. Cependant, à cause de la construction combinatoire, il est possible de rester dans un état de fascination hypnotique devant l’installation pour une période beaucoup plus longue.

L’installation est sous-titrée «Lieux et monuments-6» parce qu’elle est le sixième opus d’un ensemble plus vaste qui vise à constituer un inventaire de regards multiples sur l’état de l’humanité. À ce jour, cette série comprend quatre courts métrages : Praha-Florenc (no 1), Place Carnot-Lyon (no 2), Rivière au tonnerre (no 4) et John Cage – Halberstadt (no 5). Une pièce sur Tokyo (no 3) est toujours en cours de production. Également, une version web de Berlin – Le passage du temps a été mise en ligne au moment de la première présentation de l’installation.


Informations générales sur la série Lieux et monuments

Liste des présentations:

* 1er mars – 20 avril 2014 Présentation de l’installation  dans le foyer du Forum des images, à Paris, dans le cadre de l’événement «Berlin magnétique».

Stadtschloss

* 13 mars 2014 / 29 juin 2014 Présentation de l’installation dans le foyer Luce Guilbeau de la Cinémathèque québécoise.

Visionner la vidéo, voir des images fixes.

* 29 octobre au 15 novembre 2014, Maison des arts de Brno (Dům umění města Brna), en République Tchèque.

Berlin-dum Umeny

* 3 au 6 novembre 2014, Universität für Angewandte Kunst Wien (l’Université des arts appliqués de Vienne), Vienne.

Angewandte-Berlin

* 15 janvier au 29 mars 2015, Goethe Institut deMontréal, projeté dans trois fenêtres, à être vu de l’extérieur sur la rue.

* février et mars 2015, espace ASIFA Austria au MuseumQuartier, à Vienne.

IMG_2002*

* février 2014, au  CCCB (Centre de Cultura Contemporania de Barcelona), Barcelone.

Berlin-Barcelone

* 12 au 14 juin 2015, dans le cadre de l’événement «La friche est Berlin», 24h CHRONO, Friche Belle de Mai, Marseille.

Berlin-Marseille

* 30 octobre au 6 novembre 2015, à la Bibliothèque municipale de Rouyn-Noranda dans le cadre du Festival du film international d’Abitibi-Témiscamingue .

Berlin à Rouyn


Besoins techniques:

Quatre écrans plats HD, quatre lecteurs média de carte SD (non-synchronisés). Idéalement les quatre écrans devraient être placés un a côté de l’autre sur une ligne horizontale. Cenpendant, il est également possible de les placer en carré, deux de large et deux de haut, comme c’est le cas dans la version web.

Chaque écran a sa propre trame sonore, les quatres pistes peuvent donc être jouées séparément par les enceintes des écrans. Les quatre sources peuvent également être mixées en une seule piste stéréo et diffusées à l’aide d’écouteurs. Lorsque les écrans sont placés côte à côte sur une ligne horizontale, il est préférable de diffuser le son par les enceintes des écrans, car les déplacements des spectateurs d’un écran à l’autre produisent un mix naturel entre les différentes sources.

Il existe présentement des versions française et anglaise de l’installation, mais si nécessaire, des versions en d’autres langues peuvent être faites.

Tempelhof


Contenu de l’installation

On peut visionner les clips vidéo suivant : boucle no 1, boucle no 2, boucle no 3, et boucle no 4.

On peut également visionner un tournage de l’installation vidéo telle que présentée à la Cinémathèque québécoise à Montréal. À noter que, dans ce cas, les huit dessins qui sont intégrés dans les quatre boucles sont présentés de chaque côté des écrans vidéo. Cette disposition est intéressante mais elle n’est pas essentielle. Les quatre écrans vidéo sont autonomes et peuvent être présentés seuls, comme ce fut le cas au Forum des Images à Paris, mais l’ajout des dessins , en originaux ou en reproductions, donne une dimension spéciale à l’installation.

La longueur totale de la pièce est de 1200 années (c’est à dire le temps qu’il faudrait pour revenir à l’état initial des rapports entre les quatre écrans).

Une visite à la VERSION WEB DE L’INSTALLATION peut également donner une bonne idée de la portée de l’oeuvre. Il faut cependant noter que dans ce cas, l’alternance des segments sur les quatre écrans se fait selon un principe de permutation alléatoire, différent du jeu des décallages entre les boucles de longueurs différentes dans le cas de l’installation vidéo. À cet égard, la version web est une oeuvre différente qui a son caractère propre même si elle est réalisée à partir du même matériau.

Entrevue de Pierre Hébert au sujet de l’installation, réalisée par Éric Berthiaume du Goethe Institut de Montréal :

première partie,

deuxième partie.

 

Générique :

Réalisation, tournage, montage et animation : Pierre Hébert

Assistants : Nicolas Brault et Clémence Renaud-Allaire.

Musique : John Barrett

Mixage : Luc Boudrias

Merci à John Barrett, Philippe Noble et Paolo Polesello pour leur aide lors des tournages à Berlin.

Cette œuvre a été possible grâce à l’aide du Conseil des arts et des lettres du Québec et du centre d’artistes Vidéographe.

Production de la version web : Ottoblix

Programmation : François Genois

Version web : www.lieuxetmonuments.net


Curriculum vitae de Pierre Hébert

Texte sur le projet Lieux et monuments ou l’altération de la durée

Texte sur Berlin – Le passage du temps

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